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Photo du rédacteurchristine carbonnel

Confinement et archives

Je vous propose un tour d’horizon rapide (et sans aucun doute non exhaustif) démontrant que, durant cette période de confinement, les archives ont la cote !


Tout d’abord, du point de vue des individus. Cette période les pousse à trouver toutes sortes d’occupations et le rangement est l’activité qui resurgit (quand toutes les autres ont été épuisées ?!) Aussi voit-on fleurir sur les réseaux sociaux des photos d’enfance, des clichés de sorties de groupe, des selfies avec une bande de copains afin de se remémorer les bons moments. On peut parler ici d’ « archives thérapeutiques », celles qui font du bien pour alléger le poids du moment présent.


Ensuite, d’un point de vue culturel, les archives sont partout. En l’absence de nouvelles productions et de spectacles vivants, toutes les institutions puisent dans leurs fonds pour proposer des programmes à leurs spectateurs confinés. Certaines institutions patrimoniales se sont largement saisies de l’occasion pour mettre en avant des extraits de leurs fonds (on pense à l’Ina, les cinémathèques, la BnF, le site Mémoires des hommes, …) mais aussi les diffuseurs traditionnels ou numériques qui font appel aux films patrimoniaux, jusqu’à Netflix qui opère un virage à 180° dans sa stratégie de diffusion.https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/netflix-tente-sa-chance-dans-le-cinema-de-patrimoine-1196536https://www.letemps.ch/culture/netflix-consorts-doivent-penser-patrimoine-series


Les institutions gérant les archives sont également dans l’air du temps et il faut se féliciter (et encourager) toutes les initiatives dans ce domaine afin de:

-          constituer au jour le jour la mémoire de cette période (dans la droite ligne des campagnes mémorielles liées aux évènements de novembre 2015)

-          mais aussi exploiter et diffuser les archives existantes (notamment les données servant à la généalogie très sollicitées en ce moment),

-          relancer des opérations faisant appel à la participation des individus, par exemple les campagnes d’annotations participativeshttp://www.archives71.fr/article.php?laref=2092&titre=un-challenge-pour-la-fin-du-confinement-


Si ces actions viennent majoritairement des centres d’archives publiques, qu’en est-il des archives d’entreprises ? Peu de choses repérées en dehors de cette action de la part de Citroën Origins.https://motorsactu.com/pendant-la-crise-du-covid-19-citroen-origins-senrichit-darchives-ina-et-du-podcast-populaire-avec-luc-ferry/

Le passé est « tout » ce qui reste disponible à présent. « A quelque chose malheur est bon », si cette crise permet de renforcer/conforter les objectifs et stratégies de conservation et de diffusion des trésors culturels patrimoniaux. Il ne s’agit plus seulement de conserver les traces du passé pour un usage futur qui, hier, pouvait paraître hypothétique….cet usage est dorénavant actuel, concret voire incontournable.

 

La crise actuelle nous rappelle avec acuité l’importance de la sauvegarde des archives orales avant que les témoins de l’histoire (la grande et la petite) disparaissent et ne soient plus en capacité de transmettre. « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle » (inspiré du discours d’Amadou Hampâté Bâ à l’UNESCO en 1960)

 


Article publié sur LinkedIn en mai 2020

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